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ACTION COMMUNAUTAIRE LOCALE, IMPACT POSITIF SUR L'ENVIRONNEMENT MONDIAL

L’ilot de reproduction des oiseaux du parc de la Langue de Barbarie, menacé par l’érosion

 

Si rien n’est fait, l’ilot de reproduction des oiseaux et des tortues marines du parc national de la Langue de Barbarie à Saint-Louis, qui accueille des milliers d’espèces, risque de disparaître. L’érosion marine est passée par là. Cette érosion est due à l’ouverture d’une brèche en 2003, pour sauver la ville tricentenaire des inondations. Les populations du Gandiolais, qui comptent beaucoup sur l’écotourisme, sont outrées de la situation. Le GIE Takou Liguèye, sous appui financier du projet Compact de Mouit, financé par le (PMF/ FEM) lutte contre cette érosion, en procédant à un remblaiement.

 

 

La salinisation des terres du Gandiolais s’accentue depuis 2003, date d’ouverture du canal de délestage, poussant les populations à abandonner les terres jadis très fertiles en horticulture. La biodiversité n’est pas épargnée. En atteste cet ilot de reproduction des oiseaux et des tortues marines du parc de la Langue de Barbarie, créé en 1976, avec une superficie de 2000 hectares. Les espèces commencent à disparaître, du fait de l’érosion marine qui a rétréci le site de nidification. Conscientes des enjeux socio-économiques de ce parc, les populations ont décidé de sauver cet ilot. Réunies autour du GIE Takou Liguèye, elles ont entamé un processus de remblaiement de l’ilot. 5 millions ont été débloqués pour l’achat de 5 camions de gravions à Thiès. Cette enveloppe provient du financement du projet Compact, initiative du Programme de Micro Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) en collaboration avec la Fondation des Nations Unies et l’Unesco. Il vise à améliorer les capacités des communautés rurales, en vue de leur contribution effective à la conservation de la biodiversité dans la réserve de biosphère transfrontalière du delta du fleuve Sénégal, pour un montant global de près de 18 millions pour deux ans. C’est ainsi que le GIE Takou Liguèye a mobilisé un parterre de personnes pour le remblaiement. Et selon le lieutenant Assane Kandji, adjoint conservateur du parc, l’objectif de cette activité est de réhabiliter une portion de l’ilôt. « Ce site est très menacé à cause de l’ouverture de la brèche, et nous osons espérer que cette érosion sera atténuée avec le placement des gravions », a-t-il dit. Du côté des éco gardes, l’heure est à l’alerte. Des activités socio-économiques sont en effet menées par les populations qui croient aux recettes de l’écotourisme. « Nous interpellons le ministère de l’Environnement et la direction des parcs sans oublier les partenaires », a lancé la Présidente du GIE Fatou Khole. Cette dernière de préciser que ce moment pour une telle activité, est venu à point nommé ; car, en Mi novembre, les oiseaux viendront d’Europe pour se reproduire, à la grande joie des touristes. Quant aux partenaires comme Compact, il certifie que des efforts seront déployés pour accompagner ce projet qui touche à sa fin. Le coordonnateur Khatary Mbaye pense que des solutions doivent être trouvées pour éviter le pire, car, à l’en croire, l’érosion est en train d’accélérer la disparition de cet ilot.

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