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ACTION COMMUNAUTAIRE LOCALE, IMPACT POSITIF SUR L'ENVIRONNEMENT MONDIAL

SAINT LOUIS : RESTAURATION DE LE BIODIVERSITÉ DANS LA RÉSERVE DE GUEUMBEUL

 

Les femmes de Diama Thiaguel s'impliquent

Les responsables du programme « Compact » ont mises en œuvre des méthodes innovantes pour la conservation de la biodiversité dans la Réserve de la biosphère transfrontalière sur l’ensemble du delta du fleuve Sénégal. Les communautés s’impliquent davantage et surveillent comme du lait sur le feu les différentes réserves à l’image de la réserve de faune de Gueumbeul. Jadis menacée par la salinisation des terres tout comme la divagation d’animaux domestiques, la réserve de faune de Gueumbeul, situées dans la communauté rurale de Gandon a de nos jours subi une bonne cure de jouvence. Créée en 1983 et devenue réserve de biosphère en 2005 et site Ramsar en 1986, du nom de la ville iranienne où a été paraphée la convention pour la préservation des zones humides accueillant les oiseaux migrateurs, cette réserve est devenue un pôle d’attraction touristique avec les activités de restauration qu’y déroulent les membres du Gie « And suxali sunu diwan » de Diama Thiaguel.

 

Les membres de ce groupement, essentiellement composé de femmes, s’activent depuis près de deux saisons pour sa restauration, au grand bonheur des services techniques compétents qui demandent que ce genre d’initiatives soient pérennes et étendues à d’autres contrées. Ce regroupement d’une centaine de membres dont 80 femmes fait partie du collectif « Ligueyal Gueumbeul ».

 

Dans le cadre du programme « Compact » du Programme de Micro financement du Fonds pour l’environnement mondial (Pmf/Fem), en collaboration avec la Fondation des Nations Unies (Unf), ce groupement est financé à hauteur d’un peu plus de 16 millions de nos francs pour dérouler des activités liées à la restauration de la dite réserve. Si l’on en croit Yacine Loum, la présidente du Gie de Diama Thiaguel, « outre les importantes séances de sensibilisation menées dans les villages périphériques, une importante activité liée à la lutte contre le cactus est menée, histoire d’accroître les mouvements et les zones de refuge de la faune ». Le cactus utilisé à l’époque comme clôture « a fini d’envahir la réserve, au point que les animaux éprouvent d’énormes difficultés à se mouvoir. Et, dans le cadre de ce projet, l’objectif que nous nous sommes fixés, et qui consiste à éliminer le sixième de cactus ayant envahi le couvert végétal, est même dépassé. Pourtant ce dessouchage s’est opéré de façon manuelle » expliquera le lieutenant El Hadj Malick Sagne, le conservateur adjoint de la réserve.

 

Les autres activités non moins importantes déroulées par ces laborieuses femmes sont liées à « la croisade contre l’exploitation abusive des ressources ligneuses comme bois de chauffe ainsi qu’à l’envahissement de la périphérie de la réserve par des ordures ménagères par la mise en place d’un bois villageois et des séances hebdomadaires d’investissement humain pour assainir la réserve ». Aujourd’hui cette réserve est devenue plus qu’accueillante car aucune matière plastique ou autre déchet n'y traîne. « La pression anthropique a considérablement diminué, les femmes bénéficiant dans le cadre de la mise en place d’un fonds d’aide pour l’environnement et le développement, d’un dépôt de gaz butane», ajoutera pour s’en féliciter le lieutenant Sagne. Pour avoir davantage de temps à consacrer aux activités de restauration de la réserve, les membres du Gie « And suxali sunu diwan » ont acheté un moulin et entreprennent l’embouche bovine afin de faire reculer les barrières de la pauvreté.

 

Le projet de Diama Thiaguel tire à sa fin et va être évalué, une situation qui suscite quelques craintes chez les bénéficiaires qui n’ont pas hésité à pousser un cri de cœur dans le but de bénéficier d’une seconde phase et d’une extension à tous les autres villages ceinturant la réserve de faune de Gueumbeul. Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque le coordonnateur du programme « Compact » Khatary Mbaye, visiblement satisfait des efforts déployés par ces femmes et la rigueur constatée dans la gestion de leur projet, laissera entendre qu'il va plaider en leur faveur auprès des bailleurs de fonds, « ne serait ce que pour une phase de consolidation ». Elles en ont tant besoin, surtout dans la lutte contre la colonisation de la réserve par des plantes envahissantes et la construction dans la réserve d’un centre d’hébergement car l’écotourisme commence à prendre son envol.

 

Beaucoup d’espèces végétales de valeur comme le tamarix senegalensis ou encore l’acacia radianna et l’andansonia digitata se trouvent dans cette réserve, tout comme une belle faune dont des gazelles Mhor, des hérissons d’Abyssinie, les oiseaux, tortues et reptiles ne sont pas en reste.

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